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Portrait de jeune paysanne
NICOLAE GRIGORESCU (Roumanie, 1838-1907)
Une série de tableaux réalisés par le peintre roumain Nicolae Grigorescu a été offerte par l’artiste à son médecin parisien, le Docteur Louis Brocq, dont la collection de peintures est entrée au musée d’Agen à partir de 1928. Unique en France, cet ensemble de l’un des artistes les plus célèbres de Roumanie se compose de portraits et de paysages représentant des figures et des lieux de son pays d’origine.
Détails
Artiste | NICOLAE GRIGORESCU (Roumanie, 1838-1907) |
---|---|
Titre | Portrait de jeune paysanne |
Date | 1896 |
Domaine | Peinture |
Technique | Huile sur toile |
Dimensions | H. 0.33 m - L. 0.24 m - |
Numéro d'inventaire | 304 BR |
Sujet / Thème | Portrait de femme |
Une jeune paysanne au visage expressif
Le foulard, d’un blanc lumineux, entoure un visage dont le regard est plongé dans l’ombre. De trois-quarts, la figure nous regarde la tête haute. La spontanéité de la composition, traduite par les coups de brosse encore visibles, donne de la vivacité à l’ensemble et intensifie la présence physique. La position et les jeux d’ombres et de lumières confèrent un air affirmé à la figure qui est renforcé par le léger effet de contre-plongée. L’utilisation du foulard blanc permet de concentrer la lumière autour du visage, créant comme un halo. Dans un même temps, il traduit l’appartenance au monde rural roumain et inscrit donc ce portrait de Grigorescu dans sa série de portraits de femmes roumaines. Pourtant, il semblerait qu’il s’agisse du portrait de Maria Danciu, compagne du peintre et mère de son fils.
Une rencontre décisive dans la carrière de Grigorescu : l’École de Barbizon
Suite au décès de son père en 1843, Nicolae Grigorescu part s’installer avec sa mère et ses frères dans la banlieue de Budapest. Contraint de subvenir aux besoins de sa famille, il peint des icônes qu’il vend ensuite sur le marché et rentre en parallèle dans l’atelier du peintre tchèque Anton Chladek (1794-1882) pour poursuivre son apprentissage. En 1853, il se fait remarquer par la princesse Cleopatra Ghika-Trubetzkoi qui lui demande de peindre son église des Băicoi. Suite à cette commande prestigieuse, il gagne en notoriété et en reçoit de nombreuses autres. Durant neuf ans, il se consacre à la peinture sacrée et réalise, entre autres, les décors peints des églises de CăldăruŞani (1854-1856), de Zamfira (1856-1857) et d’Agapia (1858-1861). Alors qu’il termine ce dernier chantier, le politicien Mihail Kogăliniceanu le remarque et lui promet une bourse pour étudier à l’Académie des Beaux-Arts de Paris. Dès lors, il renonce à la peinture religieuse pour se consacrer à la peinture de chevalet et s’inscrit dans l’atelier de Marc Gabriel Charles Gleyre (1806-1874) où il fait la rencontre d’Auguste Renoir (1841-1919). En 1863, il abandonne la copie des œuvres exposées au Louvre pour rejoindre l’École de Barbizon et s’initier à la peinture de plein air. S’inspirant des grands maîtres de cette école comme Jean-François Millet (1814-1875), Charles-François Daubigny (1817-1878) ou Jean-Baptiste-Camille Corot (1796-1875), il allège sa palette et adopte une vision plus réaliste de la nature en peignant des paysages rustiques. Les portraits et les paysages, dans lesquels Nicolae Grigorescu s’attache à représenter majoritairement la Roumanie, deviennent ses sujets de prédilection. Ses portraits aux visages très expressifs et baignés de lumière sur un fond sombre lui vaudront la nomination en tant que membre honoraire de l’Académie roumaine en 1899.
Une donation du Docteur Louis Brocq
Le musée des Beaux-Arts d’Agen doit sa riche collection de peintures de Nicolae Grigorescu au Docteur Louis Brocq, célèbre dermatologue parisien, originaire d’Agen et amateur d’art. En effet, Louis Brocq obtient ses œuvres de l’artiste lui-même, en guise de remerciement pour l’avoir soigné durant plusieurs années. Leur relation d’amitié est rapportée par leur correspondance et par la formule « Mon cher et excellent ami ». Le 13 janvier 1901, le docteur remerciait l’artiste pour « vos deux charmantes toiles », parmi lesquelles une « belle tête », peut-être l’œuvre étudiée ici. A sa mort, le Docteur Louis Brocq et son épouse décident de faire don d’une partie de sa collection au musée des Beaux-Arts de sa ville natale, le dotant ainsi de la plus importante collection française d’œuvres de Grigorescu, avec douze toiles du maître, considéré par le médecin comme chef de file de la peinture roumaine dans sa liste de donation au musée : « Grigoresco.1838-1907. Grand peintre roumain, génial artiste qui a placé la peinture de son pays au rang des plus illustres écoles ».
Provenance
Collection du Dr Louis et de Mme Brocq, Paris, 1901(?)-1941 ; legs de Mme Brocq au musée des Beaux-Arts d’Agen, 1941 ; date d’entrée au musée des Beaux-Arts, Agen, 1943
Expositions
Nicolae Grigorescu, 1838-1907. Itinéraire d’un peintre roumain de l’école de Barbizon à l’impressionnisme, musée des Beaux-Arts, Agen, 22 avril-14 août 2006 ; musée départemental de l’École de Barbizon (auberge Ganne), Barbizon, 9 septembre-11 décembre 2006, n° 44
Attention, le contenu de cette notice ne reflète pas nécessairement le dernier état des connaissances.
[Oeuvre signée et datée en bas à droite]
Mathilde Descamps Duval
Localisation
1er étage
Dernière mise à jour : 09 janv. 2025