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Portrait de la comtesse de Provence
FRANCOIS-HUBERT DROUAIS (Paris, 1727-1775)
Ce portrait ovale dit « à la rose », représente la jeune princesse Joséphine de Savoie, arrivée à la cour de France en 1771 pour y épouser le comte de Provence, frère du Dauphin, futur Louis XVI. François-Hubert Drouais la peint dans un costume typique de la mode française.
Détails
Artiste | FRANCOIS-HUBERT DROUAIS (Paris, 1727-1775) |
---|---|
Titre | Portrait de la comtesse de Provence |
Date | Entre 1771 et 1772 |
Domaine | Peinture |
Technique | Huile sur toile |
Dimensions | H. 0.69 m - L. 0.57 m - |
Numéro d'inventaire | 2 Ai |
Sujet / Thème | Portrait, femme, fleur |
L’idéalisation de la femme par le portrait
La comtesse de Provence, de trois-quarts, tient délicatement une rose qu’elle vient de piocher dans le panier en arrière-plan. Sa robe décolletée est ornée d’une profusion de dentelles et de riches passementeries de rubans. Un collier assorti à sa toilette souligne son cou gracile et met en valeur son visage. Ses cheveux poudrés sont relevés en une coiffure étroite et haute caractéristique de la mode de l’époque. La douceur de son visage et de ses traits trahit l’idéalisation du modèle par le peintre qui ne cherche pas à rendre la vérité psychologique de son sujet. Son ton porcelaineux et ses chairs fardées témoignent de ce côté quelque peu artificiel. De plus, le choix des coloris et des textures qui font écho à la rose, confère une impression de bonté et d’harmonie à la comtesse de Provence qui semble se substituer à la fleur qu’elle hume. Enfin, par le raccourci de la main et la délicatesse des doigts, le peintre déploie son souci du détail et sa maîtrise de la représentation.
Un portrait aux multiples répliques
Marie-Joséphine Louise de Savoie, comtesse de Provence et sœur de Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d’Artois, épouse Louis-Stanislas-Xavier de France le 14 mai 1771 à Versailles. A cette occasion, François-Hubert Drouais est chargé d’exécuter le portrait de la jeune épouse qui est par la suite exposé au Salon, où il rencontre un grand succès. De multiples répliques et copies sont alors exécutées, ce qui explique la présence de nombreux exemplaires répartis entre le musée municipal de Draguignan (sans doute la version présentée au Salon de 1771, inv. 4133), le musée des Beaux-Arts d’Agen, le musée du château de Versailles et Trianon (inv. MV 3897 et MV 7427) et enfin le musée du palais royal de Turin (inv. 5205), où se trouve l’exemplaire envoyé par la comtesse de Provence à ses parents. En outre, le portrait de la collection du duc d’Aiguillon s’avère être identique au portrait, également de forme ovale, signé de la main de Drouais en 1771. Ce dernier avait été offert en 1772 par la comtesse de Provence au comte de la Marmora, ambassadeur de Sardaigne à Versailles, au moment de son mariage avec Monsieur, comte de Provence. De plus, le cadre originel du portrait du musée des Beaux-Arts d’Agen mentionne qu’il a été « donné par Mme la comtesse de Provence à Mr de la Vrillière en 1772 » alors que celui-ci remplaçait Etienne-François de Choiseul aux Affaires étrangères. Le portrait, exposé avec celui du comte de Provence dans la galerie de l’hôtel de Saint-Florentin, construit place Louis XV en 1767-69 par Jean-François-Thérèse Chalgrin (1739-1811), échoit à la mort du ministre (1777) à sa nièce, la duchesse d’Aiguillon, née Plélo, avec d’autres portraits de la famille royale. Il quitte vraisemblablement à cette date les bords de Seine pour rejoindre les rives de la Garonne. Le tableau de la comtesse de Provence était exposé avec celui de son époux (disparu), dans le salon de compagnie du château d’Aiguillon, parmi les autres tableaux de la famille royale, en 1788 selon une description rédigée alors par un visiteur.
François-Hubert Drouais, portraitiste de renom
François-Hubert Drouais, dit Drouais le fils, est un peintre portraitiste qui domine la production artistique à la fin du règne de Louis XV. Successivement élève de son père, Hubert Drouais (1699-1767), de Donat Nonnotte (1708-1785), de Carle Van Loo (1705-1765), de Charles-Joseph Natoire (1700-1777) et de François Boucher (1703-1770), il est reçu membre de l’Académie royale en 1758 sur présentation des portraits des sculpteurs Guillaume Coustou et Edmé Bouchardon (musée du Louvre, Paris). Rapidement appelé à Versailles, il devient un des peintres favoris de Madame de Pompadour avant d’exécuter les commandes de Madame du Barry. Très vite, il acquiert une grande notoriété et portraiture la noblesse et la famille royale.
Provenance
Don de la comtesse de Provence à Louis III Phélypeaux, comte de Saint-Florentin, duc de La Vrillière, avant 1777 ; collection de Louis III de Phélypeaux, comte de Saint-Florentin, duc de La Vrillière, hôtel de Saint-Florentin (galerie en suite de la bibliothèque avec vue sur la place Louis XV, actuelle place de la Concorde, Paris, n° 966 de l’inventaire après décès), 1777 ; légué à sa nièce, Louise-Françoise de Bréhan de Plélo, duchesse d’Aiguillon, 1777 ; collection du duc Emmanuel-Armand d’Aiguillon, château d’Aiguillon (salon de compagnie), 1777(?)-1788 ; collection du duc Armand-Désiré d’Aiguillon, château d’Aiguillon (salon de compagnie), 1788-1792 ; saisie révolutionnaire, 1792 ; Museum de l’École Centrale, ancien évêché, Agen, 1796-1803 ; Légion d’Honneur, ancien évêché, Agen, 1803-1810 ; Préfecture de Lot-et-Garonne, 1810-1905 ; dépôt de la Préfecture de Lot-et-Garonne au musée des Beaux-Arts, Agen, 1905 ; classement au titre des Monuments Historiques, 1918
Expositions
Eaux Volantes, eaux marchandes : la descente du Lot à la fin du XVIIIe siècle, Villeneuve-sur-Lot, Musée de Gajac, 2 juillet-30 octobre 2001
[Oeuvre en cours de restauration]
Mathilde Descamps Duval
Localisation
1er étage
Dernière mise à jour : 03 mai 2023