Aryballe corinthien
©Alban Gilbert
Aryballe corinthien
©Alban Gilbert
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Aryballe corinthien

ANONYME

L’aryballe est un vase de petites dimensions destiné à contenir de l’huile parfumée. Son usage est domestique mais il peut aussi, plus rarement, être employé à des fins funéraires. Cet aryballe corinthien de la période archaïque reprend des motifs orientalisants, décor majeur dans la céramique corinthienne du VIIe siècle avant J.‑C.

Détails

Fiche technique de l'oeuvre
Artiste ANONYME
Titre Aryballe corinthien
Date VIe siècle avant J.‑C. ou VIIe siècle avant J.‑C.
Domaine Archéologie
Technique Terre cuite
Dimensions H. 0.07 m - L. 0.07 m -
Numéro d'inventaire 244 CH (13)
Sujet / Thème Vase, céramique, Orient

L’aryballe et sa forme bien particulière

Cette forme de vase née à Corinthe vers 700 av J.-C. se propage dans toute la Grèce, sans grande évolution. L’aryballe se compose d’une embouchure plate et large pour qu’aucune goutte du précieux liquide qu’il contient ne puisse s’échapper. Une seule anse relie l’embouchure à la panse. Quant au col, son étroitesse permet à l’huile parfumée de s’écouler avec parcimonie. La panse qui caractérise ce type de vase est très arrondie. Comme nombre de ces objets, l’aryballe conservé au musée d’Agen ne présente pas de pied. En effet, il pouvait être porté par l’utilisateur, soit au poignet, soit  à la taille, avec une corde, notamment dans le palastre, lieu dévolu à l’activité sportive. Le décor du vase est constitué de cercles de différentes tailles sur l’embouchure, tandis que la panse est recouverte de languettes et d’un décor floral stylisé. Les collections du musée d’Agen comptent deux autres aryballes très similaires datant aussi du VIe siècle avant  J.-C. (inv. 244 CH (14) et inv. 244 CH (12)). L’aryballe créé vers 650 -630 avant  J.-C. que conserve le musée du Louvre (inv. CA 931) est bien plus original ; si sa forme est similaire, l’objet, dont le col est remplacé par une tête de femme montant jusqu’à l’embouchure, témoigne des excentricités que pouvaient s’autoriser les ateliers de coroplastie corinthiens.

La fonction de l’aryballe

L’aryballe est un ustensile lié à la toilette que les athlètes emplissaient d’huile pour se lustrer le corps avant leurs entraînements. Après leurs activités, ils retiraient le mélange d’huile, de sueur et de sable en se raclant le corps à l’aide d’un strigile, un racloir courbe. L’objet revêtait donc une grande importance dans l’éducation des jeunes citoyens grecs.

L’aryballe se retrouve également dans un contexte funéraire, le défunt étant alors inhumé avec des objets destinés à l’accompagner dans l’au-delà. Cependant, lors des cérémonies religieuses, le lécythe, vase à parfum plus grand et élancé, lui est préféré. Le musée des Beaux-arts d’Agen possède plusieurs lécythes dont une de la période classique datant du Ve siècle avant J.-C., de très belle facture (244 CH (6)). Ce vase à figures noires est attribué au peintre de Beldam, actif à Athènes de 470 à 450 avant J.-C. Une scène dionysiaque y est représentée : deux ménades faisant partie du cortège de Dionysos ainsi que le dieu lui-même, tenant une lyre. Les deux femmes ont la peau peinte en blanc, couleur utilisée pour différencier les deux sexes.  

La céramique orientalisante

Cet aryballe arbore des motifs influencés par l’art oriental. Les liens avec la Grèce sont de plus en plus étroits, à partir du la fin du VIIIe siècle avant J.- C. La ville de Corinthe, qui est un grand centre de production de céramique, constitue également un carrefour d’échanges florissant. Les céramiques orientalisantes fleurissent au VIIe siècle, succédant aux motifs géométriques alors à la mode dans la production de vases grecs. L’iconographie propre à la céramique orientalisante est notamment tirée des bestiaires fantastiques représentant des animaux au combat auxquels s’ajoutent des motifs végétaux stylisés, comme ceux que l’on observe sur cet aryballe. Cette production importante perdure jusqu’au VIe siècle avant J.-C.

Provenance

Collection du comte Damaze de Chaudordy, 1899 (Agen) ; légué à son neveu Henri de Laborie, 1899 ; achat par l’intermédiaire de Georges de Laborie père de Henri de Laborie par le musée des Beaux-arts, Agen, 1905

Dernière mise à jour : 24 nov. 2020

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