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Tête de statue masculine
Palmyre, IIe-IIIe siècle après J.-C
Cette tête sculptée est un témoignage caractéristique de l’art funéraire tel qu’il était pratiqué à Palmyre à l’époque romaine (Ier-IIIe siècle). Cette quasi ronde-bosse devait probablement orner une plaque sculptée en haut-relief qui occultait une tombe. La particularité du traitement réaliste de cette tête lui confère un caractère exceptionnel et remarquable.
Détails
Artiste | Palmyre, IIe-IIIe siècle après J.-C |
---|---|
Titre | Tête de statue masculine |
Date | IIe-IIIe siècle après J.-C |
Domaine | Archéologie |
Technique | Haut-relief |
Dimensions | H. 0.31 m - L. 0.2 m - |
Numéro d'inventaire | 2000.1.1642 |
Sujet / Thème | Archéologie, funéraire, portrait, homme, laurier |
Un témoignage emblématique de la tradition funéraire à Palmyre
Cette tête d’homme, sculptée de trois-quarts dans le calcaire, ceinte d’une couronne de laurier, se caractérise par la fixité de son regard. Cet homme porte sur son visage toutes les marques d’une longue vie à travers les rides qui façonnent ses traits austères, empreints de la dignité et de l’humilité des sages. Le pli de la lèvre supérieure légèrement affaissée lui confère un air hautain, voire dédaigneux. Cette tête est vraisemblablement issue d’une plaque funéraire sculptée en haut-relief, illustrant la tradition et la complexité de l’art funéraire à Palmyre.
L’art funéraire, forme majeure de l’expression artistique palmyrénienne
Située entre le Tibre et l’Euphrate, Palmyre est dès le Ier siècle av. J.-C. un carrefour commercial incontournable qui atteint son apogée au IIe siècle ap. J.-C., devenant le fournisseur de l’empire romain en produits venus d’Orient. L’annexion de Palmyre à l’empire romain par l’empereur Caracalla vers 212-214 ap. J.-C. participe à son épanouissement. La ville se dote des institutions d’une cité et connaît dès lors une prospérité qui ne s’achève qu’au llle siècle après le règne de la reine Zénobie. Les témoignages, qui constituent la seule connaissance que nous ayons de Palmyre et de son architecture, proviennent des vestiges de ses nécropoles.
Ces dernières s’organisent en deux groupes : les tombes individuelles et les tombes collectives, divisées en trois catégories : les tours funéraires (constructions en pierre à plusieurs étages), les hypogées excavés et les tombeaux-temples. Ils partagent un système identique de sépultures organisées en loculi (niches individuelles), excavées ou aménagées dans la maçonnerie, et contenant le sarcophage en bois qui conservait les corps parfois momifiés des défunts accompagnés dans leur dernière demeure par des objets personnels. Les loculi se superposent généralement dans des travées menant à une chambre funéraire creusée dans la roche, leur ouverture étant scellée par une dalle rectangulaire sur laquelle est sculpté, dès le Ier siècle, le portrait en buste du défunt. Le sarcophage évolue avec l’apparition d’une nouvelle forme de sculpture somptueuse, le temple funéraire, qui modifie la conception même des loculi puisque le tombeau-temple vient s’installer à l’intérieur de la cavité. Véritable témoignage de la quintessence de l’art palmyrénien, ces constructions somptueuses sont réservées à l’élite de la société.
Une représentation remarquable de l’élite palmyrénienne
Le sarcophage, symbole de la position sociale du défunt, connaît une grande popularité qui favorise le développement d’ateliers spécialisés et la diffusion de ce type de production. Le monde antique voit apparaître une évolution des sarcophages tant dans leurs formes que dans leurs décors. Si on assiste à l’origine à une production sérielle, sans identification véritable des sujets représentés, une personnalisation du défunt se développe avec l’émergence de la société palmyrénienne (IIe-IIIe siècle) dont le portrait d’Agen est une des illustrations. Il témoigne d’une volonté des commanditaires d’individualiser les portraits avec de nombreux détails physionomiques ou vestimentaires. La tête sculptée du musée des Beaux-Arts d’Agen s’inscrit dans cette dynamique impulsée par l’élite palmyréenne. L’attention avec laquelle le sculpteur s’est attaché à traduire les traits marqués de cet homme dans la force de l’âge souligne la haute position de ce personnage dont la tête ornait très certainement une des faces d’un sarcophage, véritable tombeau-temple. Néanmoins, les sculpteurs sont invités à idéaliser les traits de visage, s’éloignant d’un trop grand naturalisme. Le portrait agenais se distingue de cette tendance par son réalisme singulier qui s’oppose à l’idéalisation de la jeunesse éternelle, plus favorable à l’héroïsation. Cette œuvre se rapproche d’un autre haut-relief palmyrénien, traité également de façon naturaliste, représentant le visage d’une femme âgée (inv. AO20125), conservé au musée du Louvre et actuellement en dépôt au Musée du Cinquantenaire à Bruxelles.
Provenance
Collection de Camille Aboussouan, Agen 2000 ; donation de Camille Aboussouan au musée des Beaux-Arts, Agen, 2000 ; entrée au musée des Beaux-Arts, Agen, 2000
Localisation
Rez-de-chaussée
Dernière mise à jour : 31 mai 2023