Figurine féminine de type Tell Chuera
©Alban Gilbert
Figurine féminine de type Tell Chuera
©Alban Gilbert
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Figurine féminine de type Tell Chuera

Syrie du nord, bronze moyen 2000-1600 av. J.-C.

L’apparition de représentations anthropomorphiques est attestée d’après des sources datant de la très haute Antiquité grâce au matériel archéologique ou encore aux documents épigraphiques. La collection léguée par Camille Aboussouan est constituée d’un nombre important de figurines anthropomorphes de l’âge du bronze qui peuvent être identifiées comme provenant de Syrie car leur acquisition s’est opérée à proximité de sites près du barrage de l’Euphrate qui ont fait l’objet de fouilles.

Détails

Fiche technique de l'oeuvre
Artiste Syrie du nord, bronze moyen 2000-1600 av. J.-C.
Titre Figurine féminine de type Tell Chuera
Date 2000-1600 av. J.-C.
Domaine Archéologie
Technique Terre cuite
Dimensions H. 0.11 m - L. 0.03 m -
Numéro d'inventaire 2000.1.0676
Sujet / Thème Archéologie, statuette, figurine, fertilité, déesse

Une tradition antique

Si l’on se réfère aux textes de la Genèse, le créateur est représenté comme le potier qui façonne Adam à partir de la terre (Gn 2 : 7). Ce texte est également une évocation des prémces de la coroplastie (mode de fabrication par modelage) et des premières représentations anthropomorphiques en terre cuite. Les plus anciennes figurines datant du début du VIIIe millénaire ont été découvertes à Muraybet sur l’Euphrate, le plus ancien village néolithique connu à ce jour. D’autres figures anthropomorphes datant de la période néolithique ont notamment été mises à jour sur le littoral méditerranéen sur les sites de Ras Shamra-Ugarit et Byblos.

L’âge du bronze, entre la moitié du IIIe et le début du Ier millénaire, voit se développer la production de statuettes anthropomorphes en terre, essentiellement au Proche-Orient et plus particulièrement dans l’actuelle Syrie.

Une classification rigoureuse

Les typologies de figurines en terre cuite se répartissent simplement entre statuettes féminines et masculines. Les figurines féminines répondent à des caractéristiques récurrentes : le triangle pubien est plutôt réservé à celles du type classique de la région de l’Oronte et à des figurines du type classique du site de Mari. Le nombril est fréquemment noté tandis que les seins se retrouvent sur de nombreuses statuettes La posture avec les bras repliés évoque aussi l’attitude de recueillement. Les figurines féminines se caractérisent surtout par la variété de leur coiffure parmi lesquelles la coiffure en peigne, typique de la vallée de l’Oronte, ou alors celle à plaque relevée de la région de l’Euphrate.

La collection de Camille Aboussouan rassemble quatre types de statuettes. Trois portent le nom de lieux géographiques où leur production abonde : la vallée de l’Oronte, la vallée de l’Euphrate et Tell Chuera. Le quatrième regroupe les figurines exécutées suivant la technique de l’estampage.

Cette statuette appartient au type dit de type Tell Chuera  (à l’extrémité de la région du Khabour, affluent de l’Euphrate). Si on retrouve ici la base concave, les bras sont ici ramenés sur la poitrine, retenant les seins formés par des pastilles perforées. Le visage adopte la forme classique en bec d’oiseau, avec des languettes sur les oreilles. Cependant, la tête est ici aplatie vers le haut, et se caractérise par une bande hachurée en biais à l’avant.

L’hypothèse d’une fonction votive retenue

La signification des figurines anthropomorphes est difficile à comprendre en l’absence de témoignage épigraphique relatif à leur fonction. De plus, les figurines de la collection de Camille Aboussouan ont été acquises auprès d’antiquaires et leur provenance demeure incertaine.

Seules les figurines de Syrie issues de fouilles peuvent apporter quelques précisions. Plusieurs hypothèses ont été évoquées. Elles peuvent se rapprocher des divinités telles les « déesses mères », « déesses nues» ou « plaques d’Astarte » (équivalent de la déesse Isthar, compagne du dieu suprême Baal, protectrice du souverain et sa dynastie) mais elles sont dépourvues des attributs propres à ces divinités. En revanche, l’association avec la déesse de la fertilité peut être envisagée car plusieurs figurines nues ont été retrouvées à Ebla, appliquées sur de nombreux récipients à caractère votif sans qu’elles ne représentent pour autant la déesse elle-même. Une utilisation de fétiches protecteurs des maisons a aussi été évoquée. Toutefois, l’interprétation la plus répandue voit dans ces objets des ex-voto, adorants ou sacrifiants.

Provenance

Collection de Camille Aboussouan, Agen, 2000 ; donation de Camille Aboussouan au musée des Beaux-Arts, Agen, 2000 ; entrée au musée des Beaux-Arts, Agen, 2000

Localisation

Rez-de-chaussée

Dernière mise à jour : 04 déc. 2020

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