Bissière, gravures et lithographies

Redécouvrez Bissière, gravures et lithographies, une exposition qui s’est tenue du 8 novembre 2008 au 2 février 2009.

Bissière, gravures et lithographies

Bissière, (Villeréal, 1886-Marminiac, 1964), est l’un des plus grands artistes français du XXe siècle et le musée d’Agen présente en permanence une trentaine de ses œuvres, peintures, vitraux et tapisserie. Alors que de nombreuses expositions ont été depuis longtemps consacrées à sa peinture, ses gravures ont été peu montrées. Cette exposition organisée par le musée des Beaux-Arts d’Agen a présenté son œuvre gravé, soit une quarantaine de pièces qui ont permis de dévoiler un univers infiniment fertile et poétique.

De Bissière, le musée d’Agen conserve 51 œuvres – des peintures essentiellement – grâce à d’importants dépôts effectués dans les années 1975 par l’État et le Musée National d'Art Moderne-Centre Pompidou. Ce fonds a encore été enrichi par les achats de la Ville d’Agen, en 1983 et 1985, de 37 œuvres datant de l’entre-deux-guerres.

Ce grand artiste n’avait pas été honoré à Agen depuis de très nombreuses années. Et c’est grâce à la rencontre de Louttre. B, fils de Bissière, lui-même peintre et graveur, et de sa femme Laure, que cette exposition a vu le jour.

Ont ainsi été présentées des gravures en couleur (eau-forte, linogravures ou gravures sur bois) et des lithographies, exécutées dans les années 1950-1960. Ces estampes délicates et raffinées, qu’elles soient originales ou inspirées par des peintures de l’artiste, ont révélé sa capacité à créer un univers d’une grande poésie empreinte de spontanéité et de simplicité.

Après le désastre de la Seconde Guerre mondiale qui l’a profondément marqué, Bissière va réinterroger sa pratique picturale, issue du cubisme, à la frontière de la figuration et de la non-figuration. Presque aveugle, puis opéré avec succès d’un double glaucome des yeux, l’artiste entre alors dans une nouvelle phase de création. Cette renaissance s’accompagne d’un retour aux « origines » ; ses œuvres, peintures, dessins, tapisseries, gravures retrouvent l’inspiration d’un art primitif. Au cours des années 1950, Bissière adopte le système d’une grille qui structure la surface de l’œuvre, et à l’intérieur de laquelle la couleur se répartit en pastilles de lumière. Légères, claires et émouvantes, ses œuvres expriment son émerveillement devant la nature : « J’essaie de recréer un monde à moi, fait de mes souvenirs, de mes émotions, où demeurent l’odeur des forêts qui m’entourent, la couleur du ciel, la lumière du soleil, et aussi l’amour que j’ai de tout ce qui vit, des plantes, des bêtes et même des hommes et de leur condition misérable. » (Extrait de Bissière, T’en fais pas la Marie. Écrits sur la peinture 1945-1964, Éditions Le temps qu’il fait, 1994)

Catalogue disponible à l’accueil du musée : 15 €